Final fantasy 7
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 [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur

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Lahaarl
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Lahaarl


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MessageSujet: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:20

Prologue

Une clameur monte, comme les voix d’un groupe de soldats qui auraient repéré leur proie.
A contre-jour, une silhouette se découpe dans l’embrasure de la porte du tombeau. Une jeune femme, s’enfuit de la clameur qui ne semble que vouloir la rattraper. Ses longs cheveux noirs sont humides et collés de la terre battue du tombeau, pourtant sa coiffure est élaborée : deux longues tresses fines et serrées s’échappent de ses tempes et s’entrecroisent au bas de sa nuque pour maintenir le reste de la cascade aux reflets bleutés.

Sortant du couloir d’où s’échappe la clameur, elle pénètre dans une salle plus large et ouvragée. Le soleil tombe d’un puis de lumière sur le fin bijou de métal doré qui encercle son front, ne laissant apparaître aucune pierrerie. Devant elle se tient un autel un peu surélevé, protégé par un muret, laissant une dizaine de mètres avec l’entrée du couloir.
-« Ce sera parfait… » Murmura Gabreelle.
D’un bond, elle franchit les quelques mètres qui la séparent de son point de mire. Alors qu’elle met en place sa tunique blanche et verte souillée par la sueur et la terre battue, son regard de jade parcours rapidement la pièce... un jardin d’intérieur ! Plus d’essence qu’il ne lui en faut !
Sa respiration devient plus profonde à mesure que la clameur approche. Les mots deviennent distincts alors qu’elle tend son bras gauche vers l’entrée du couloir.
-« Anathème ! »
-« Monstre ! »
-« La porteuse de nuit, elle est là ! »
-« C’est la maudite ! »

Un battement de cil un peu plus long et appuyé que les autres et Gabreelle avait achevé sa concentration. Sur son front, un disque évidé de lumière dorée brillait. Au visage des soldats maintenant beaucoup plus calme, n’importe qui aurait compris qu’il ne s’agissait pas là du bijou lui enserrant la tête. Mais ce n’était rien en comparaison au véritable effroi qui allait bientôt les submerger en voyant l’arc de lumière se former dans sa main.
Gabreelle ne savait pas s’il s’agissait de la vision de l’arc, ou de l’idée qui venait de germer dans leurs cerveaux que leur ennemie les tenait en joug d’une arme irréelle et qu’ils n’avaient aucun moyen d’en réchapper
Alors que son sourire s’efface et que le jade se fait acier, sa main droite bande une corde qui n’existe pas. La flèche apparait, fendant l’air de son sifflement. Les cris de détressent montent et sont rapidement couverts par le sifflement de flèche qui n’ont jamais été tirées et escortent la première.
Les cris s’arrêtent.
« Clang. Clang. »

Deux d’entre elles n’ont pas fait mouche, et elle sait que c’est impossible.
Elle comprend en posant les yeux sur eux. Deux jeunes soldats, en armure lourde sont apparus. L’armure rouge du premier et verte de l’autre ne laissent pas beaucoup de place aux devinettes. Un disciple du feu et un du bois. Des « sangs de dragon ». Leur aura est visible autour d’eux, et assortie à leurs armures avec ça… Gabreelle sait que cette fois ce sera différent. Une lance et une hache… Elle a besoin d’autre chose qu’un arc. Elle tend la main vers eux. Ils se protègent le visage. Mais ils n’ont pas compris : une épée vient frôler leurs tempes depuis leur arrière et se loger dans la main droite de Gabreelle.
Comme pour tester sa nouvelle arme, Gabreelle donne quelques coups dans le vide. « On fera avec » se dit-elle.

D’un mouvement félin, elle descend de l’autel, plaçant pieds et mains pour la réception, l’épée tenue comme une dague. Elle relève la tête vers ses deux ennemis et pose ses yeux de fauve sur eux. Le disque sur son front est plus lumineux qu’auparavant. Mais eux ne la regardent pas : ils ne voient que le grand Jaguar couleur Or pâle tacheté de blanc, légèrement ourlé de pourpre et de gris acier.
Gabreelle ouvrit la bouche pour parler.
Le Jaguar feula.
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MessageSujet: Re: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:21

Chapitre 1er - Jumelles

Elle sentit qu’on agrippait ses poignets. Une voix familière l’appelait :
-« Gabreelle ? Gabreelle ! »
En ouvrant les yeux, c’est son propre visage qu’elle découvrit. Les tresses étaient nouées comme dans son rêve, mais aucune trace du circlet d’or. Son visage ou plutôt celui de…
-« Moheera.. ? »
-« Qui d’autre ? Tu criais encore dans ton sommeil. C’est la deuxième fois cette semaine… »
Gabreelle, les poignets à présent libérés des mains de sa jumelle, se redressa dans le lit, repoussant légèrement le drap blanc qui la couvrait. Se frottant les yeux, elle demandant à Moheera :
-« Et qu’est-ce que je disait ce coup-ci ? »
-« Rien de vraiment compréhensible… on aurait plus dit un animal qui grogne. Des mots hachés… « Infidèles… Payer… » Y’a vraiment de quoi mettre la frousse ! On devrait en parler aux prêtres… »
-« Pour qu’ils me prennent pour une folle ? Non ça va merci… J’ai déjà assez de ma sœur pour ça. »
-« Comment peux-tu… ». Moheera n’avait pas l’air vexée mais blessée. Gabreelle le vît en arrêtant de se frotter les yeux…
-« Mohee… »
Slam. La porte de la chambre venait de claquer.
-« ..ra… Tu sais bien qu’on ne peut rien dire… »

-« C’est toujours pareil avec elle ! » pensait Moheera en se dirigeant vers le temple, «Elle fait tout pour attirer l’attention sans se soucier de ce que je peux ressentir ! ». Dans sa colère, Moheera n’avait pas encore vu les soldats postés devant le Temple de Jupiter.

Le vieux Sören faisait les cent pas dans son bureau. La pièce était beaucoup trop petite pour quatre personnes et ses pas étaient amples malgré son âge avancé. Les deux gardes en armes postés près de la porte regardaient fixement devant eux. Sören s’adressa à l’homme assis sur son fauteuil de bois austère :
-« Puisque je vous dit qu’aucun des habitants de Loster ne pratique la magie ou ne traite avec les anathèmes ! »
L’homme vêtu d’une grande cape noire de laquelle dépassait de riches habits bleu roi ourlés d’or, semblait ne pas écouter le vieux prêtre, trop occupé à faire danser l’eau de sa coupe en y apposant sa main gantée.
-« Allons Maître Sören, soyez sérieux. » répondit-il d’un air distrait, « ne me faites pas croire qu’un serviteur de la Dame des Secrets ne sait pas que son propre village abrite un de ces êtres putrides… L’impératrice… »
-« L’impératrice et n’est plus là, Caldwin, » interrompit Sören, « aussi les Dynastes devraient-ils s’occuper de la retrouver ou d’organiser sa succession, plutôt que de mettre à sac des villages de la bordure de la mer intérieur pour retrouver je ne sais quel monstre éteint depuis des années… »
Caldwin leva les yeux. Ses cheveux blanchâtres malgré son jeune âge contrastaient avec son regard bleu acier, posé sur le vieux prêtre.
Sören avait à présent toute son attention.

-« Halte ! Par ordre de l’Impératrice, le Temple de Jupiter est interdit d’accès ! »
Moheera n’aimait pas beaucoup les soldats.
-« Je suis attendu par le père Sören pour la préparation de l’office de ce soir… » Répondit-elle, ses yeux verts sombre foudroyant le garde.
-« Patientez. Nous devons vérifier. »

Caldwin sortit une gemme verte de sous sa cape. A sa vue, le vieux prêtre eût un léger haussement de sourcil.
-« Nous savons » reprit Caldwin, « qu’au Premier Âge la forêt derrière Loster abritait un Manse. Et nous savons que cette pierre y a été infusée »
-« Je ne vois pas... »
-« Le rapport, oui, je sais. Mais vous savez comment sont les anathèmes, toujours friands de notre héritage du Premier Âge. Et si ce que nous savons est juste, cette pierre devrait nous dire où il se cache »
Sören avait compris. Caldwin espérait que la pierre entrerait en résonnance avec son propriétaire, celui qui des siècles auparavant, avait chargé la gemme d’Essence et d’une partie de lui…
On frappa à la porte.
Un soldat chuchota à l’oreille d’un des gardes stationné à la porte, qui vînt à son tour à l’oreille de Caldwin. Un sourire ou ce qui devait en être un se forma sur son visage.
-« Laissez-la entrer… »

Gabreelle s’était levée après le départ de Moheera. Elle savait que c’était son tour d’assister Sören pour l’office. Pourtant ses pas la conduisaient vers un autre endroit : une stèle où Sören les emmenait depuis leur plus jeune âge, elle et Moheera. La tombe de leurs parents, morts en défendant le village contre une attaque d’homme-animaux. Sören s’était depuis occupée d’elle et elles vivaient à présent près du Temple de Jupiter, comme apprentie prêtresses malgré la petite taille du temple qui n’en nécessitait pas autant. Sören savait pour les cauchemars. Et pour la voix qui appelait Moheera. Il était le seul à les connaître vraiment.

Moheera entra dans le bureau, toisant les occupants inhabituels qui s’y cachaient.
-« Gabreelle, ma fille ! » L’accueillit Sören « Entre, ces messieurs veulent n’en ont pas pour longtemps ».
-« Mais… » Tenta Moheera « je… »
Le regard du vieux serviteur de La Dame des Secrets la fît taire autant que la pression de sa main sur son épaule découverte par sa tunique sable.
-« Ne t’inquiètes pas pour l’office, nous le préparerons avec un peu de retard. Jupiter ne nous en voudra pas. »
La voix de Caldwin coupa leur regard.
-« Voici donc l’une de vos protégées, celle dont on parle tant, Maître Sören. Mademoiselle, c’est un plaisir… ».
Moheera ne pût s’empêcher de rajuster sa tunique en sentant le regard bleu acier se poser sur ses jambes.
-« Auriez-vous l’amabilité de prendre cette gemme quelques instants ? Elle est presque de la couleur de vos yeux. Un peu plus claire peut-être… »
Moheera interrogea Sören d’un regard visiblement inquiet.
-« Allez Gabreelle, prend la pierre… »
-« …et dites nous ce que vous entendez » compléta Caldwin.
Moheera pris la pierre que Caldwin lui tendait. Le silence se fît.
Moheera ferma les yeux, puis les rouvrit vers Sören en secouant légèrement la tête. Caldwin les regarda tous deux, puis regarda un des gardes, qui secoua la tête à son tour.
L’air contrarié, il arracha la pierre des mains de la jeune femme et s’adressa au vieux maître :
-« Bien. Nous allons vous laisser préparer l’office. Mais souvenez-vous des volontés de Sa Majesté, vieil homme ! »
D’un signe de la tête, Caldwin fît sortir ses hommes et leur emboîta le pas, non sans avoir regardé une dernière fois la jeune femme, un peu en dessous du niveau des yeux…
Un geste de la main de Sören intima le silence à Moheera. Elle ne parla pas lorsque le vieil homme eût baissé la main, car il la prit de vitesse.
-« Tu l’as entendue ? »
-« Oui… »
-« Elle t’appelait ? »
-« Non, pas moi… »
-« …Merde… »

Gabreelle s’était assez recueillie. Elle savait que Moheera serait au temple aux côtés de Sören. Elle avait toujours été sa préférée et se réfugiait chez lui lorsqu’elles se disputaient. Gabreelle n’avait donc pas peur pour la préparation de l’office : ce serait fait, et elle le ferait deux jours de suite. Ca n’était pas rare.
Elle se retourna, puis s’arrêta. Le chemin du petit sous-bois vers le village était barré.
Un grand Jaguar aux yeux de rubis la contemplait, assis calmement.
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MessageSujet: Re: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:25

Chapitre 2eme – Instincts.

-« Moheera, écoute-moi bien » Se reprit Sören. « Tu dois rentrer, prendre tes affaires et partir vite ! Je pensais avoir plus de temps pour vous expliquer, mais la Dame des Secrets semble s’être jouée de nous… »
Décrochant la chaînette autour de son cou, il poursuivit :
-« Tu dois partir Moheera, partir vite et aller à Rodan, au sud de Nexus. Ne t’occupe pas de ta sœur elle t’y rejoindra ! Vous saurez quoi faire là-bas avec ça ».
Joignant le geste à la parole, il passa autour du cou de la jeune femme la chainette dorée autour de laquelle pendaient un petit cartouche et une clef.
-« Mais et Gab ? Et…Toi ? »
Voyant les yeux de celle qui le considérait comme un père se remplir de larme, il lui prit le visage de ses mains marquées par le temps :
-« Je m’occupe de ta sœur. Il est temps que tu réalises que ce ne sont pas que des mouvements de gymnastique matinale que je vous ai enseigné. »
Sören ôta sa robe de prêtre, découvrant un corps noueux que visiblement le temps n’avait pas été le seul à marquer. Il ne conserva qu’un pantalon de lin blanc cassé et de fines chaussures noires… Qui ne touchaient pas le sol.
-« A présent, va ! Passe par la porte arrière du temple et fuis sans attendre ! Je vais les divertir… »
Moheera n’eût pas le temps de répondre : Le prêtre était déjà parti, quelques millimètres au dessus du plancher.

Le jaguar interdisait toujours le chemin du village à Gabreelle. Chacun de ses mouvements étaient immédiatement imités par l’animal. Elle avance. Il se dresse, la fixant de ses yeux rubis. Pourtant Gabreelle ne recule pas.
Elle ne sent pas d’agressivité dans les mouvements de l’animal. Peut-être même de la tristesse dans son regard. Dans le regard d’un animal ? Non ça ne peut pas être ça…

A genoux sur le plancher de l’austère bureau, Moheera tentait de retrouver ses esprits. Que venait-il de se passer ?
Sortir. La porte arrière.
Elle se leva, regarda la pièce chargée de souvenirs. Comme si elle n’allait jamais revenir. Comme si c’était la dernière fois.
Les escaliers, le couloir étroit, la porte de service. La voilà dans les sous-bois qui bordent le village. Rentrer chez elle, à droite.
Des cris lui parviennent. A gauche.
A gauche.
Elle s’enfonce un peu dans le sous-bois et longe le village. A côté de l’auberge, la vue est dégagée sur la grande place.
Les fenêtres et volets sont fermés, à peine distingue-t-on le mouvement du tissu dissimulant les curieux. Les cris ne sont pas ceux d’une foule, mais de soldats qui se battent.
Un soldat vole entre deux bâtiments.
Doucement, elle approche du coin de l’auberge. Un autre soldat vient s’écraser contre l’angle du mur derrière lequel elle se cache. Son corps sans vie porte la marque d’un coup violent à l’abdomen qui a brulé tissus, métaux et chairs.
Les grands yeux écarquillés de Moheera se lèvent vers la scène du combat : Sören se trouve entouré d’une demi-douzaine de soldats. Ses poings sont entourés d’un étrange halo blanc et bleu ciel. L’un des soldats derrière-lui le pique d’un coup de lance et traverse son épaule.
Moheera porte la main devant sa bouche pour supprimer un cri naissant, pourtant toujours visible dans ses yeux humides. Bientôt, la main de Moheera redescend vers sa gorge, laissant découverte l’expression d’une bouche ébahie.
L’épaule de Sören ne saigne pas… Elle se dissout autour de la pique pendant que le vieux maitre se retourne. Prenant un appui à même le vide, Sören propulse un violent coup de pied, lui aussi halé de blanc et bleu, au visage du soldat dont la nuque explose. Le corps du pauvre lancier part s’écraser plus loin avec un temps de retard. L’épaule de Sören est intacte.

-« Reculez ! Bande d’incapables ! »
La voix de Caldwin s’égosillant sortit Moheera de son étonnement. Avançant vers le vieil homme au souffle court, ôtant la cape sombre couvrant sa tunique bleue. Sa nuque raide supporte une tête blonde platine affichant une expression glaciale, soutenue par le bleu de ses yeux.
-« Je vais devoir m’occuper de toi moi-même, vieux fou ! Tu sauras bientôt qu’on ne défie pas un Dynaste impunément ! Dis-moi où elle est ! »
A mesure que la colère monte sur le visage de l’officier, sa présence devient presque palpable et son aura, bleue roi, visible.
-« Tu ne pourras pas nous la cacher ! Une fois que j’en aurais terminé avec toi, je chasserais ces deux pècheresses ! Et si je ne les trouve pas, la Chasse les trouvera ! »
La Chasse ?! Pourquoi l’inquisition Impériale en aurait après elles ?!
Sören, lui, n’avait pas cillé.
-« Tu ne les trouvera pas, Caldwin ! Elles sont déjà en route ! Vers la sécurité et surtout vers la vérité. Elles sauront bientôt l’imposture des Dynastes ! »
-« Je te ferais taire ! En garde ! »
Le symbole de la Dame des Secrets, sorte de « 2 » dont la branche inférieure se terminerait par une croix, apparaissait au dessus des yeux du vieux prêtre, maintenant d’un vert irisé. Une lumière verte entoura le vieux prêtre avant de s’éteindre.
-« Je n’aurais pas besoin de ça, tu n’as pas même accès au premier cercle… »
-« La magie ne me sert à rien pour éliminer un vieux fou...»

Gabreelle regardait l’animal. Un flash de son rêve lui revint. Elle se revit coiffée comme Moheera, une large épée à la main, bondissant devant un jaguar d’or immense…
-« NOOOON »
Un cri perçant avait déchiré son souvenir.
-« Moheera ?! »
Gabreelle courut vers le village. Le Jaguar l’avait laissé passer.

-« NOOOON »
En voyant le corps du vieil homme tomber au sol, Moheera comprit que c’était terminé. Mais elle n’avait pu rester dissimulée plus longtemps. Elle se précipita auprès de celui qui l’avait tant consolée, qui s’était occupée d’elle et de sa sœur…
Les larmes ruisselaient sur ses joues. Une ombre se dressa sur elle. Caldwin, haletant et le visage amoché se tenait devant elle.
-« C’est gentil de m’épargner ta recherche ma belle. Où est ta sœur ? »

Le village enfin. La course avait semblé interminable. Le chemin le plus court vers le temple. La place du village.
Un attroupement ? Des soldats ?!
Elle le vit alors.
Un homme blond, vêtu d’une tenue bleue sombre tenait un corps de sa main gauche. Sa main droite était sur le manche d’une dague fichée dans le corps de…
-« Moheera ?! Moheera !! »
Caldwin laissa tomber le corps de Moheera sur celui de Sören. Ses riches vêtements déchirés paraissaient presque violets à cause du sang. Il se retourna vers la jeune femme effondrée sur le sol.
-« Moheera hein ? Alors je suppose que tu te nommes Gabreelle… Parfait »
Gabreelle ne vit pas le sourire sardonique de l’homme blond. Elle ne sentit qu’une douleur loin dans sa poitrine. Une brûlure sur son front. La rage dans son cœur.
Elle voulut hurler sur l’assassin. Mais il ne sortit d’entre ses dents qu’une sorte de rugissement.
La dague plantée dans le corps de sa sœur se retrouva vite dans sa main. Gabreelle ne chercha pas à l’expliquer, elle savait que la dague avait obéit à sa volonté profonde. Les soldats autour d’elle reculaient. La lumière de l’endroit avait changée : Le grand Jaguar était apparu, plus grand encore que dans son rêve.
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MessageSujet: Re: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:26

Chapitre 3eme – Sans se retourner

Personne n’avait pu s’interposer.
Comme si un périmètre avait été établi autour du dynaste et de la jeune femme et empêchait quiconque d’approcher.
La peur avait paralysé ceux qui avaient été assez fous pour s’approcher du grand fauve de lumière. Même Caldwin n’avait pu s’empêcher de reculer devant Gabreelle. Il avait lâché la dague et le corps sans vie de Moheera. A chaque pas que Gabreelle faisait vers lui, il en faisait un en arrière. Elle ne voyait pas Moheera. Elle ne voyait plus. Le grand Jaguar ne voyait que lui. Farouche. Féroce.

Caldwin sentit soudain une vive douleur contre sa cuisse. Il porta la main à sa poche, ses yeux allant rapidement du monstre face à lui à la source de la brûlure. Il extirpa de sa poche la pierre verte qui irradiait littéralement de lumière et de chaleur.
Caldwin avait compris que c’était bien Gabreelle qu’il était venu chercher. Il venait seulement de comprendre pourquoi. Il venait de comprendre ce qu’étaient vraiment les Anathèmes. Il réalisait maintenant que ceux qu’il avait raillés dans la grande capitale pour avoir été vaincus ou mis en échec par des Anathèmes n’étaient pas des faibles. Ils étaient seulement inférieurs.

La pierre tomba au sol. Caldwin n’en ressentait plus la brûlure, mais son corps lui avait ordonné de la lâcher.
La bête avait bondi.

Gabreelle assista au reste du combat comme de l’intérieur d’elle-même. La dague plantée dans la poitrine de sa sœur s’était retrouvée dans sa main droite, comme si elle s’était penchée pour la ramasser. Et elle avait parcouru la dizaine de mètres la séparant du meurtrier en un bond. La dague virevolta et déchira le dynaste comme les griffes d’un fauve. Chaque lacération de la dague laissait sur le corps de l’officier cinq marques légèrement espacées et parallèles.
Caldwin avait tenté de se protéger en amassant de l’Essence dans son corps pour le rendre plus résistant, mais le grand Jaguar drainait toute l’énergie environnante. Il ne resta bientôt de l’arrogant dynaste que quelques lambeaux de tissu et de chair.

Gabreelle regagna ses esprits après quelques instants. Elle tenait toujours la dague dans sa main droite. La pierre se trouvait dans sa main gauche, inerte.
L’odeur du sang qu’elle portait sur elle et la vue soudaine des restes de Caldwin lui donna un haut le cœur. Elle ne comprit que lorsqu’une flèche siffla à son oreille. Les images de l’agonie de Caldwin lui revinrent. Elle l’avait déchiré de ses propres mains… comme une bête sauvage.
Une autre flèche siffle et des cris s’approchent. D’autres soldats viennent pour elle. Elle doit partir.

Haletante et sanguinolente, elle gagna la sortie du village, les mains toujours serrées sur la dague et la pierre.
Là, le jaguar l’attendait, assis tranquillement. Gabreelle stoppa sa course. Un instant, elle pensa qu’il allait l’attaquer, excité par le sang qui la recouvrait. Mais il se leva doucement et se mis en route vers l’est, semblant l’attendre.
Les cris se rapprochaient, elle devait faire vite.
-« Je ne sais pas où tu m’emmènes, mais conduis-moi vite loin d’ici ! »
Le jaguar pressa l’allure, comme s’il avait compris sa demande.

Elle suivit longtemps l’animal dans l’obscurité naissante. Elle perdait parfois sa trace, mais il l’attendait toujours, la guidant à travers les bois et les plaines.
Il marqua enfin une pause devant un étang.
Gabreelle se sentit soulagée : elle allait pouvoir boire et surtout se laver. Nettoyer son corps du sang qui collait à sa peau et dans ses cheveux. Laver son esprit de la fatigue et du chagrin.
Le jaguar marcha lentement et se dirigea vers une cavité, logée près du bord de l’eau dans le flanc de la colline. Ce serait un abri parfait.
La jeune femme déposa la pierre verte et la dague d’acier au sol. Le jaguar se détourna, presque pudiquement. Il lui laissait le champ libre pour entrer dans l’eau.

L’eau était fraîche mais pas froide. Ou peut-être avait-elle trop chaud pour ressentir le froid. Le sang commença à se dissoudre et à laisser apparaître la peau de Gabreelle. Les larmes finirent de nettoyer son visage. Elle ne pourrait pas en pleurer assez pour Sören et Moheera. Elle était partie sans se retourner. Elle était à présent seule. Seule avec d’innombrables questions, et aucun autre début de réponse qu’un jaguar bien dressé et une pierre dont la valeur lui paraissait dérisoire.

Quand elle sortit de l’eau, le jaguar n’était plus là. A sa place se trouvaient des vêtements de brocard vert et blanc, soigneusement pliés ; des fruits et une oie sauvage plumée posés sur une large feuille. Les ailes de l’oiseau semblaient avoir été déchirées par de puissants crocs. La pierre et la dague demeuraient sur les vêtements. Gabreelle ne mangea que les fruits. Elle avait eu son lot de viande crue pour aujourd’hui. Elle s’allongea sur le sol, à l’abri du vent. L’espace d’un instant, avant que le sommeil ne se saisisse de son esprit, elle crût apercevoir des yeux de rubis qui la regardaient.

Son sommeil fût lourd et curieusement paisible. Elle revît son vieux maître, enseignant les rudiments des arts martiaux et les rites de la Dame des Secrets à deux fillettes. Elle revît Moheera claquer la porte de leur maisonnette. Elle se revît, une lourde épée à la main, sertie d’une grosse gemme verte, dans un décor qu’elle avait déjà vue.

L’odeur de l’oie rôtie la tira du sommeil. Là, devant le feu, un homme élancé agitait les braises du bout de son bâton.
Gabreelle se redressa, prise de panique. L’homme vêtu de rouge tourna une tête couverte de cheveux gris vers elle et lui sourit.
-« Bonjour Gabreelle. »
-« Qu... Qui êtes-vous ? »
-« Tes semblables me nomment Norias. »
Gabreelle regarda autour d’eux.
-« Où est-il ? »
-« Qui donc ? »
-« Le Jaguar. Il était là hier soir… »
-« Oh ça, ne t’inquiètes pas… »
-« C’est vous qui l’avez envoyé me chercher, qui m’avez amenée ici ? »
Norias leva les yeux de sa rôtissoire et plongea son regard de rubis dans son regard d’émeraude. Il sourit à nouveau.
-« En quelque sorte, oui… »
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MessageSujet: Re: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:27

Chapitre 4eme – Exilé(e)

Gabreelle dut se faire violence pour détacher son regard de celui de Norias.
L’homme était de fort belle prestance. Le brocart rouge des vêtements était assorti au cuir lie-de-vin des bottes et gants délicatement fourrés. A ses pieds, une cape d’un violet sombre comme la nuit était proprement pliée. Ses cheveux coupés courts, couleur châtain presque fauve, laissaient pendre sur sa tempe gauche une fine natte dont l’extrémité était nouée par un ruban vert.
Un vert qui avait dut être émeraude dans un lointain passé mais dont le temps et l’usure avaient eu raison. Un détail qui tranchait avec ce que Norias paraissait être.

Norias se laissait toiser silencieusement.

« - Je suis désolé pour Moheera. Pour Sören aussi. Je sais ce qu’il représentait pour toi. »
Le regard embrasé de Gabreelle fit hésiter Norias. A première vue la jeune femme n’en était plus à l’étape des larmes mais à celle de la colère.
« - Je connaissais Sören. C’était un grand homme… »
« - Que me voulait cet homme ? Pourquoi était-il accompagné de soldats de la Dynastie. »
« - Caldwin était l’un d’entre eux. C’était un Sang-de-Dragon. Sais-tu ce que sont les Sang-de-Dragon ? »
« - Des Dynastes. Ceux qui ont chassé les Anathèmes après la Grande Contagion à la fin du Premier Age. Ils sont censés protéger Création des tribus sauvages et des êtres démoniaques qui borde ses frontières. »
« - Censés oui. Caldwin était un homme de main. Il n’est qu’un Dynaste de petite lignée et est plutôt faible. Enfin était, vu ce que tu en as fait, il n’est plus grand-chose… »
« - Mais.. »
Norias la fît taire d’un geste de la main.
« - J’y viens, mais je dois t’expliquer quelques petites choses avant que la cavalerie lancée à ta poursuite n’arrive. Ceux là seront plus forts et tu n’es pas prête à les affronter. »
Norias remua les braises à l’aide d’un bâton.
« - Les Sang-de-Dragons ont d’autres noms. Mais s’ils portent celui-là, c’est que leur ordre descend de 5 Maîtres appelés « Dragons ». Celui de l’Air, de la Terre, du Feu, de l’Eau et du Bois. Les maitres héritent du titre de « Dragon » de leur élément. Caldwin était un « Aspect de l’Air », un disciple du Dragon de l’air. Au Premier Age, on les appelait les « Exaltés Terrestres ».

Gabreelle écouta Norias un long moment, à la fois curieuse et perdue. Ce n’était pas que Caldwin. Sören aussi… l’homme qui les avaient élevées était lui un « Exalté Céleste » de l’ordre des Sidéraux(1)… comme tous les serviteurs des 5 Dames… C’est un Exalté Céleste qui avait établi la Prophétie qui avait précédé la Grande Contagion, celle qui avait déclenché la grande purge, la chasse à l’Anathème dont la Wyld Hunt est la survivance.
Sören avait été approchée par la Dame des Secrets qui lui avait révélé l’endroit où trouver la pierre verte et la vision de d’une petite fille qui saurait comment utiliser la pierre et qu’il faudrait protéger. En arrivant dans son village, il trouva non pas une mais deux petites filles. Et les emporta.

« - Une minute ! Je suis un Anathème ?!»
Norias lisait l’horreur dans les yeux de Gabreelle. Il savait qu’elle avait reçu l’enseignement officiel : les Anathèmes ont été décimés après la Grande Contagion. Ce sont des monstres diaboliques dont le destin est de détruire création. Et avec ce qu’elle avait fait à Caldwin, elle ne pouvait nier.
« - Pour faire court oui. Les Sang-de-Dragons appellent ceux qui ont ton pouvoir les « tourmentés ». Les miens vous appellent les « Porteurs de Nuit ». Mais je ne peux pas t’explique ça maintenant… »
Gabreelle leva les yeux : Norias regardait un aigle qui volait irrégulièrement.
« - Il me reste cependant assez de temps pour te dire l’essentiel. J’ai assisté à votre éducation de loin et je connaissais Sören. Pour ça j’ai dû m’intégrer aux hommes et vivre hors de ma tribu… »

Norias poursuivit. Il appartenait jadis à une des tribus au sud-ouest de la mèr intérieure. Il était bien loin des barbares qu’on lui avait apprit à craindre, de ces hommes à la limite du règne animal. Pour suivre Gabreelle et Moheera, il avait quitté les siens.

« - Tu dois trouver une femme nommée Lynwen. Elle a été la disciple de Sören avant qu’il ne te recueille. Elle se trouve à Thorne, une centaine de kilomètre au nord-est d’ici. Ce chemin tu devras le parcourir seule, je te rejoindrais là-bas.
Ne fais confiance à personne avant d’avoir trouvé Lynwen. Si tu es perdue, lève les yeux vers le ciel, le chemin te sera montré. »
« - Et Toi ? »
« - Je te rejoindrais bientôt pour terminer cette conversation et répondre là où Lynwen n’aura pas su répondre. »
Norias porte la main à sa botte pour en sortir une dague courbe ressemblant plus à un croc de smilodon qu’à une lame.
« - Cette dague, tu me la rendras à notre prochaine rencontre. Elle te conviendra mieux que celle de Caldwin et ne risquera pas de faire découvrir. Ce ne serait pas une idée de se promener avec une telle arme.
Quoi qu’il arrive, ne touche pas la pierre. Garde-la dans le petit écrin de cuir que voici, bien cachée, tu n’es pas encore prête pour elle. A présent va ! »
« - Mais.. ! »
Le cri du rapace retentit. Son vol prit la direction du nord-est.
« - Va ! Ils arrivent et tu dois partir. Je m’occupe d’eux. Lynwen t’expliquera ça aussi. »
Norias se retourna et se dirigea dans la direction opposée.
« - J’ai été heureux de te revoir… »

Un autre cri de rapace. Une clameur semblable à celle de la veille venant de là où se dirige Norias. Gabreelle se met à courir, les derniers mots de Norias chassant ses révélations. A ses côtés, le jaguar aux yeux de rubis court pendant quelques minutes, le regard triste.
« - Moi aussi », murmure Gabreelle.
Le Jaguar fait demi-tour, elle suit le rapace.
« - Moi aussi ».

(1)Le mot dans la version originale de l’œuvre est « Sidereal ». La traduction « sidéral/sidéraux » s’impose par le contexte céleste des différents Exaltés (hormis les Exaltés terrestres bien-sûr). Mais il perd aussi un peu de sens en français qu’il est bon d’avoir à l’esprit : en décomposant le mot original on trouve « real » et « side », soit « à côté de la réalité ». Les Sidéraux sont par essence des devins et des voyants et cet aspect est fortement porteur de sens.
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MessageSujet: Re: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:28

Chapitre 5eme. La Chasse est Ouverte.

L’oiseau avance rapidement, à tel point que Gabreelle doit progresser au pas de course, perdant parfois son guide de vue. La plaine sauvage s’étend devant elle et défile sous ses pieds. La ligne n’est pas droite et le chemin n’est pas le plus court. Surement une façon de la protéger, malgré la nature du terrain totalement à découvert. Bizarre.
Gabreelle s’arrête. Elle vient de comprendre.
L’oiseau retourne voir Norias.

Près de l’étang, la petite garnison de soldats s’était arrêtée : Les corps des éclaireurs étaient près du feu éteint, sans vie. Sans une bonne partie de leurs membres dont certains se trouvaient vraisemblablement dans l’eau.
« - Sergent, l’Anathème a décimé nos hommes. Les cinq sont morts. Il se peut qu’elle ait un complice, Monsieur. »
Le sergent Ashtray resta assis sur une pierre au bord de l’eau. Il ne daigna pas tourner son œil valide vers le soldat.
« - Oh. Et qu’est-ce qui vous fait dire ça ? »
Le ton glacial cynique d’Ashtray prît le soldat au dépourvu.
« - Sergent, des traces de pas différentes indiquent la présence de deux personnes. »
« - Oh. Est-ce bien tout ? »
« - Monsieur ? »
« - J’ai dit : est-ce bien tout ? »
« - Eh bien… euh… Il y a bien quelques traces d’un animal mais… »
Ashtray se leva et pivota vers le pauvre soldat. Son visage demeurait impassible mais le bandeau sur son œil droit et son bouc noir comme ses cheveux, sa peau tannée, lui donnaient toujours un air menaçant.
« - Mais « quoi » soldat ? Des traces de félins ont-elle si peu d’importances que nous n’ayons pas à en tenir compte ? »
« - Sergent, comment… »
« - Observez vos camarades tombés au combat. Grey c’est ça ? »
« - … »
« - Peu importe. Observez. Croyez-vous que cela soit l’œuvre de l’anathème ? »
« - Je… »
« - Vous n’en savez rien. Bien-sûr que vous n’en savez rien. Et vous ne pouvez pas le savoir, vous n’avez jamais affronté d’anathème ni la chose qui a fait ça. Comment le sauriez-vous ? »
« - Sergent, je… »
« - … ne comprend pas, je sais. Comment pourriez-vous ? Avez-vous entendu parler des tribus du Premier Age ? »
« - … »
« - Oui bien-sûr. Ca vous en avez entendu parler. Et vous savez également que les tribus du Premier Age ont des descendants de nos jours ?
« - … »
« - Eh bien dites quelque chose ! »
« - Ou… Oui sergent ! »
« - Figurez-vous que certains de ces sauvages font plus que vivre comme des animaux, ce SONT des animaux. Et les traces de « papattes » que vous ne trouviez pas si importantes il y a de cela quelques minutes sont les traces d’une de ces bêtes. Et les membres arrachés, les traces de crocs, les griffes sur les torses, ou plutôt ce qu’il en reste, de vos camarades en sont la preuve. C’est le premier enseignement que doit vous apporter la mort de nos amis. Le deuxième enseignement, c’est qu’ils étaient cinq et que nous n’étions qu’à dix minutes derrière eux. Ils sont d’une grande puissance. Souvenez-vous de cela, que leur mort ne soit pas vaine. »
« - Ou… Oui sergent ! »
« - Et estimez-vous heureux. Pour vous ces enseignements sont gratuits. Ils m’ont coûtés un œil… »
« - Et que dirais-tu d’une nouvelle leçon ? »



A présent, ce n’est plus le pas de course qui porte Gabreelle vers l’étang, mais un sprint effréné. Elle ne cesse d’accélérer, comme si sa vie en dépendait. Comme si la vie de Norias était plus importante que la sienne. Elle sent la puissance de ses muscles. Elle sent sa démarche se modifier et devenir plus sauvage. Elle sent son front la brûler, mais moins que lorsqu’elle s’est jetée sur Caldwin. Mais cette fois ce sera différent : elle n’arrivera pas trop tard.
Une silhouette se détache de l’horizon. Une femme qui se retourne l’approche de Gabreelle.
Elle ralentit.
La femme qui se tient devant elle est plutôt petite et mince. Les quelques vêtements de cuir sombre et ornés de plumes qu’elle porte laissent paraître un tatouage qui lui parcours le corps, de la jambe au visage, sur son côté droit. Ces motifs doivent avoir une signification mais ce n’est pas ce qui frappe le plus Gabreelle. C’est le regard perçant qui entoure le nez aquilin de cette femme qui stoppe Gabreelle.
« - Tu ne bouges plus et tu fais demi-tour, Gabreelle. »
« - T’es qui toi encore ?! »
« - Il m’a demandé de te guider jusqu’à Thorne et de t’empêcher de le rejoindre. Sans ça je serais à ses côtés. »
« - Alors allons-y, qui que tu sois ! »
Gabreelle ne vît pas la gifle venir et tomba en arrière.
« - Idiote ! Tu n’as donc rien compris, une fois de plus ! Le Prince couvre ta fuite et toi tu veux te jeter dans la gueule du loup ! »
« - Prince ?! Je ne comprends rien ! »
« - Avec ou sans mémoire tu n’a jamais rien compris. Oui, le Prince. Il va se battre seul pour que tu puisses fuir alors allons-y ! »
« - Et ça c’est quoi ?! »
L’horizon dans la direction de l’étang semble brûler comme d’un feu de brousse.
« - Je suis Needa. Et ça, c’est le loup. »
Soudain une lumière bleue et violette aux accents argentés vient s’ajouter à l’éclat du feu.
« - Le Prince est là. Il faut qu’on parte. »


« - Reculez, vous autres ! Et ne vous mêlez pas de ça, si vous ne voulez pas finir comme les éclaireurs ! Vous n’êtes pas prêts. »
« - Mais sergent, il est seul ! »
« - Reculez ! Ce n’est pas un homme, c’est un Ogre, une bête ! Mon œil ne t’a pas oublié, Prince Norias ! Il garde ton image à jamais ! »
« - Tu m’en vois ravi. Il semble que je doive aujourd’hui faire en sorte que tu portes bien ton nom et t’éteindre pour de bon(2) !
« - Viens ! Et montre-nous ton vrai visage ! »
« - Allons-y, et espérons que tu as fait des progrès »
Les soldats d’Ashtray ne se font plus prier pour reculer. L’ordre du sergent n’y est pour rien : sur le front de Norias, le disque de la nouvelle-lune brille d’une lueur argentée. Mais c’est sur ses mains que leurs regards sont fixés : les avant bras de Norias ont fait place à des pattes de Jaguar, toutes griffes dehors. Chaque griffe de la taille d’une de leurs mains.
Norias bondit sur Ashtray, qui se déroba, porté par des flammes.
« - En effet, tu as fait des progrès depuis ta jeunesse ! »
« - Et tu n’as rien vu… »
Les flammes qui avaient porté Ashtray s’intensifièrent au point de l’envelopper complètement, dansantes comme un feu-follet. Les visages ébahis des soldats étaient éclairés comme par la lumière d’un feu de forêt.
« - Crois-tu que ce sera suffisant ? »
Dans chacune des mains du sergent Ashtray se forma une lame de flamme, qui déclencha l’hilarité de Norias. Puis une masse de flamme format un petit être de feu, passa derrière lui. Son rire s’arrêta.
« - Le Premier Cercle hein ? Parfait, cette fois je n’aurais pas à retenir mes coups ! »
Pendant que l’aura violet-bleue étendait ses reflets argentés, les soldats à présents cachés comme ils le pouvaient observaient la transformation de Norias : un jaguar anthropomorphe de plus de deux mètres de haut. Bien-sûr ce n’était pas véritablement leur pensée en le regardant. Ca se rapprochait plus de :
« - Aaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh ! »


« - C’est toi, l’aigle que je suivais ? »
« - le faucon. »
« - Mais c’est toi n’est-ce pas ? »
« - Tu comprends vite, c’est déjà ça. »
« - Cesse tes sarcasmes et répond-moi ! »
« - Le Prince m’a demandé de te guider. Pas de t’éduquer. »
« - Norias est prince ?! »
« - Belle et clairvoyante… »
Needa poursuit sa route d’un pas emprunt de colère. Gabreelle s’arrête.
« - Bon, il est où le problème ?! C’est quoi le plan ? »
Needa s’arrête. Elle ne se retourne pas pour faire face à Gabreelle.
« - Il est prince d’une tribu ancienne à qui il a tourné le dos. Pour l’amour de sa vie. Et il est revenu, se bat comme il ne l’a plus fait depuis longtemps, contre un aspect du feu des plus redoutables... »
Le corps de Needa s’embrunit et se couvre de plume, rétrécissant rapidement. Elle s’élance puis s’élève dans les airs. Il semble à Gabreelle entendre quelques mots étouffés…
« - … pour toi. »


Les deux adversaires sont visiblement fatigués. Ils sont seuls, les soldats de la Wyld Hunt sont tous morts ou à quelques lieues d’ici. La terre est brûlée par endroits et comme labourée en d’autres.
L’homme-jaguar lèche ses coussinets meurtris par les brûlures. Le sergent utilise ses dents pour serrer le garrot sur sa jambe droite dont les chairs et une partie d’os sont à vifs.
« - Je vais te laisser vivre Ashtray… »
« - Tu as peur, Ogre ?! »
« - J’ai besoin de toi. Tu vas dire à tes supérieurs que je suis revenu. Que ceux qui s’attaqueront à elle s’attaqueront à moi. Qu’elle ne sera jamais sans surveillance. »
« - Ca ne lui en donne que plus de prix. Je l’aurais moi-même ! »
« - Regarde ce qu’elle à fait à Caldwin. Tu ne feras pas plus le poids que contre moi. Tu as fait beaucoup de progrès. Mais tu sais que je suis encore faible. Et tu ne dépasseras jamais le Premier Cercle. Avec elle, on parle du troisième… »
« - De quoi parles-tu ? J’ai vu son corps à côté de celui de ce bon à rien de Caldwin ! »
« - Tu as vu celui de sa sœur mortelle. Sa jumelle. Et elle aussi l’a vu. Son éveil à commencé à ce moment là… »
« - Alors je l’aurais avant qu’elle ne devienne un monstre ! »
Sa jambe blessée et les multiples meurtrissures de son corps ne lui permirent pas de se dérober à la charge de Norias, qui commençait à reprendre une forme plus humaine. Les griffes autour du cou de l’aspect du Feu, le Prince feula :
« - Ecoute-moi bien Ashtray ! Tu ne la chasseras pas. Son éveil et en marche et il est trop tard pour l’empêcher. Mais si tu la poursuis, lorsqu’il sera total, tu deviendras son ennemi. Et la mémoire des Sang-de-Dragons lui revenant, elle vous détruira. L’Impératrice n’est plus là pour vous protéger… Laissez-vous une chance de régler cela le plus pacifiquement possible. Il y a déjà eu trop de victimes.
Prend le corps de sa sœur, et fait la passer pour morte. Dis que je t’ai volé la pierre. Fais le pour vous. Tu ne regagneras jamais les grâces des Dynastes, tu le sais. Fais ce que je te dis. Tu préserveras ta dignité à leurs yeux. Ton honneur sera lavé et tu sais que si tu dis la vérité tu retomberas en disgrâce. »
Norias porta sa main à la poche du vêtement qui recouvrait à présent son corps brulé pour en sortir une pastille, qu’il força Ashtray à avaler.
« - Tu iras rapidement mieux grâce à ça. Mais ton essence aura besoin de temps pour se reconstituer. »
Il relâcha Ashtray qui s’effondra sur le sol, hurlant de douleur.
« - Fais ce que je te demande. Dans cinq mois, voilà où tu me rejoindras… »


(2)En Anglais, « Ashtray » signifie « cendrier ».
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MessageSujet: Re: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:29

Chapitre 6eme : En Quête de soi.

Norias était parti rapidement. Même sans ses blessures Ashtray n’aurait pas réussi à le suivre. Il était bien moins fort que l’homme-jaguar et il le savait. Allongé sur le sol, il sentait son métabolisme s’accélérer, brulant son essence personnelle pour reconstituer les tissus, les os, les tendons… Son aura brulait malgré lui.
« - Quelle ironie… Un aspect du feu renaissant dans les flammes de sa destruction… Grâce à un monstre… »
La douleur était intense. Presque aussi intense que lorsqu’il avait perdu son œil. Mais il sentait la reconstruction de son enveloppe physique.
La nuit tomba. Ashtray ne parvint à bouger qu’à son réveil. Sa jambe était toujours douloureuse mais complète. Quelques fruits étaient disposés près de lui. Il se leva péniblement et se dirigea, titubant, boitant, chancelant, vers l’étang. Le processus de régénération de sa jambe, le combat contre Norias… il avait besoin de se rafraichir autant que de se laver. Et de réfléchir.
Il avait compté sur la capture du nouvel Anathème pour retrouver sa place dans la hiérarchie du Shogunat, pour faire oublier ses années d’Exilé. Pour racheter son précédent échec lors de la chasse de Norias. Ce jour-là, il avait été balayé en quelques minutes. Norias n’avait pas utilisé de transformation, seulement une dague courbe en lunargent(3) qui avait emporté son œil.
Pourquoi Norias était-il là hier ? Pourquoi tenait-il tant à cette fille ?
Ashtray rît.
Il n’y avait qu’une seule explication, mais il ne pouvait la croire. Cependant si c’était vrai… Non ça ne pouvait pas être vrai.
Ashtray sortit de l’eau, un peu plus assuré sur ses jambes. Il déshabilla un des éclaireurs sans tête pour en enfiler le pantalon et la chemise. Il se rassît et mangea. L’Ogre devait vraiment tenir à ce qu’il transmette son message pour prendre charmantes dispositions à son égard.
Il essaya d’utiliser son essence pour matérialiser une épée de flamme.
Rien. Norias avait prévenu des effets de la pilule.
Il ramassa une ceinture de cuir et y ceignit son épée, mieux valait être prudent. Et la route serait longue, surtout dans son état.


La jeune femme avait suivi son guide pendant des heures. Celui-ci ne lui avait plus faussé compagnie pour surveiller le combat, dont les lumières avaient rapidement été hors de vue. Aucun arrêt pour se reposer ou manger, seulement des périodes de progression moins rapides, comme si Needa la fuyait. Comme si elle ne ralentissait que par devoir, pour ne pas la tuer, mais prenait plaisir à la voir souffrir.
Pourtant, dans le couchant, l’oiseau descendit pour se poser. L’endroit était abrité par une végétation de buissons et d’arbustes, qui les abriteraient du vent. Gabreelle y repéra également quelques baies. Un bien mince repas en perspective mais qu’elle n’espérait plus. Needa s’était envolée, sans vraiment l’attendre.
Elle ne revint qu’un long moment après. Plus petite que Gabreelle, sa peau tannée par le soleil la faisait presque passer pour une habitante du désert dans la lumière du soir, dissimulant presque ses tatouages. Elle était belle, songeait Gabreelle. Si seulement elle pouvait sourire…
Needa porta la main à sa ceinture et en détacha quelques rongeurs liés par une cordelette. Elle était donc partie chasser.
« - J’ai cueilli des baies… »
« - Bien. Evite les rouges si tu tiens à ton estomac. »
Needa détacha les rongeurs et en lança la moitié à Gabreelle. Elle sortit également une outre.
« - Ne la gaspille pas, le prochain point d’eau est assez loin. La Wyld Hunt cherche de préférence autour des points d’eau. Même vous avez besoin de boire. Et ils te croient seule. »
« - Merci… Pourquoi m’aides-tu ? »
« - Le Prince Norias me l’a demandé. »
Son index transformé en serre, elle découpa son premier rongeur et le mangea cru sans même le dépecer.
« - Heu…on ne les cuits pas ? »
« - Si, et on sème des cailloux pour qu’ils nous retrouvent, on cueille encore deux ou trois fruits histoire d’en avoir pour tout le monde et de faire bon accueil… »
« - Ouais… Mais bon moi cru… »
« - Ca décime des armées et ça ne peut pas griller un mulot… «
« - Et si on arrêtait là avec les piques ? »
Needa pris l’un des deux rongeurs dépecé par Gabreelle et le plaça devant elle.
« - Tends la main. »
« - Quoi ? »
« - Fais comme moi, tends la main. »
Gabreelle s’exécuta.
« - Pense à une petite flamme qui danse. Concentre-toi sur ça et sur la nature autour de toi. »
Sur le front de Needa, un croissant de lune argenté aux reflets bleus apparut. Une flamme sortit de sa paume et vint lécher la chair du rongeur.
« - C’était…quoi sur ton front ? »
« - Pense à bien te concentrer sur ce qui nous entoure. Si tu te plantes c’est nous qui seront grillées. »
Gabreelle ferme les yeux. Son front la démange.
Rien.
« - C’est aussi bon cru tu sais. »
Gabreelle se concentre. Elle ferme les yeux à nouveau. Une flamme apparait au bout de sa paume mais ne vient pas au contact de la viande. La flamme regarde Gabreelle.
« - J’ai… réussi ? »
« - Oui, plus qu’il ne le fallait, je ne pensais pas que tu y arriverais… Maintenant est-ce que tu peux te calmer ? On nous voit à des lieues à la ronde ! »
Gabreelle comprit en regardant la lumière dorée autour d’elle : le Grand Jaguar était au dessus de leurs têtes et se voyait comme elle avait vu Norias et son adversaire.
« - Maintenant demande-lui de s’occuper de ta pitance. »


Ashtray ne boitait à présent plus. Ses muscles étaient toujours endoloris et sa capacité à utiliser l’essence, la sienne comme celle de son environnement, était toujours quasi-nulle. De retour au village il constata que le carnage n’avait pas encore été totalement nettoyé. Ca et là demeuraient des traces de sang dans sur la terre battue.
Le sergent se rendit directement dans ce qui se rapprochait le plus d’une auberge. Il y demanda des vêtements et un repas. Rassasié il demanda ce qu’on avait fait des corps. Les soldats étaient dans une fosse commune pas encore recouverte.
« - Le prêtre et sa disciple ? »
Au temple bien sûr. Préparés pour les rites d’inhumation. Il faut prendre une décision à présent.
Quel gâchis. Une si belle fille.
Et si jamais il avait dit vrai ?
« - J’emporte la fille. Préparez-la pour le transport. Et prévoyez de la glace. »
La chambre d’auberge était l’endroit le plus accueillant qu’il avait connu depuis longtemps. Harassé, il ne parvenait pourtant pas à dormir. Il revoyait le visage de Norias lui disant de ne pas chasser l’anathème. Son œil bandé revoyait le visage de Norias se battant seul contre plusieurs Sang-de-Dragons et ce mouvement de dague courte…
Puis les souvenirs. La honte du retour. L’échec personnel que la Dynastie lui avait fait porter. Les années parmis les Exilés. Il ne pouvait pas revivre ça. Il ne pouvait pas laisser ces années à travailler, à souffrir pour atteindre le premier cercle être réduites à néant.
Enfin, le doute. Pourquoi l’Ogre l’avait-il laissé vivre ? Pourquoi était-il si attaché à cette fille ? A leur dernière rencontre, il était venu punir les soldats, se venger de la mort de celle qu’il appelait Aesha. La Wyld Hunt avait eu raison d’elle alors qu’elle fouillait des ruines du Premier Age. Le combat avait fait beaucoup de victimes. Ashtray avait vu l’anathème décimer une cohorte rien qu’à l’arc. Mais elle avait succombé au corps à corps, ne pouvant presque plus utiliser d’essence.
Norias avait ensuite fait son apparition pour reprendre le corps de sa belle avait-on cru. Il n’avait emporté que ses saïs d’orichalque et un pendentif en métal-étoile avec une très grosses Emeraude.
A cette époque, Ashtray avait pensé que la rébellion avait besoin de ces trésors comme financement.
Aujourd’hui, les légendes de réincarnations des anathèmes lui paraissaient une meilleure explication. Et ce qu’il avait vu de Norias pendant ce combat était très contradictoire avec ce qu’on disait des Ogres. Il n’avait pas affronté une bête mais un homme blessé. Un homme qui protégeait coûte que coûte ce qu’il a à cœur.
Avait-il été dans l’erreur tout ce temps ? Et à quel point ?
Ashtray partit au matin, le corps de Moheera dans une charrette tirée par son propre cheval. Pour le moment, il ferait comme Norias avait dit. Il pourrait se faire ainsi sa propre idée de son erreur, et éviter l’exil.


« - Needa, s’il te plaît, explique-moi comment faire ! Explique-moi pourquoi je peux le faire ! »
« - Non. Je suis ici pour te guider. Pas t’instruire. Ni même t’escorter. »
« - Tu te répètes… J’ai besoin de savoir. De comprendre ce qu’il m’arrive... Aide-moi, je t’en prie. »
« - Pas la peine de pleurnicher. Tu auras tes réponses avec la diseuse de bonaventure. Je ne suis pas apte à t’aider plus qu’en te menant à elle.
« - Mais, le feu… une flamme douée de vie. Tu as su me montrer… »
« - Oui j’ai eu pitié de toi. »
« - Needa ! »
« - Bon d’accord. Je ne pensais pas que tu arriverais à ça dans l’état actuel des choses. Et je te l’ai montré pour te renvoyer l’ascenseur. «
« - Hein ? »
« - Tu comprendra plus tard. Mais c’est un peu toi qui m’a permis de maitriser ce sort du premier cercle. «
« - Je ne comprends pas…. Moi ? Premier cercle ? »
« - Bon... écoute bien. Les personnes dotées de capacités spéciales comme toi, Norias, moi ou les Sang-de-Dragons que tu as affrontés peuvent utiliser l’énergie de Création, l’essence, pour augmenter leurs capacités physiques et sensorielles. On appelle ça des « charmes ». »
« - Les charmes. OK. »
« - Mais il existe aussi des personnes capables d’utiliser des pouvoirs plus grands. La Magie. »
« - Sören le pouvait. Mais il disait que c’était la Dame des Secrets qui lui prêtait sa force. »
« - C’est un peu ça mais plus compliqué encore. Bref. La magie est répartie en trois niveaux. Trois « cercles ». Les magiciens sont rares. Et rares sont ceux qui dépassent le premier cercle. Les Sang-de-Dragons ne peuvent dépasser le premier cercle. »
« - Pourquoi ? »
« - C’est leur nature. Une forme de hiérarchie. Mais la diseuse de bonaventure t’expliquera cela. Il y a très peu de magiciens du deuxième cercle. Presque pas du troisième. Ce que tu viens de faire est du premier cercle. Mais attention ! La magie demande beaucoup de temps et de concentration, et maîtriser le deuxième cercle ne fera pas de toi quelqu’un de plus fort pour autant. »
« - Je peux aller jusqu’au deuxième cercle ?! »
« - Oui. Je crois. Mais si ta magie sera plus puissante que celle des Sang-de-Dragons, tu peux être vaincu par quelqu’un qui ne maitrise aucun cercle. Le temps d’invocation est très long, et tu es vulnérable. »
« - Le deuxième cercle… »
« - Maintenant dors, nous devons partir avant le lever du soleil. »
« - Et le Jaguar ? Pourquoi Apparait-il ? C’est Norias ? »
Needa se retourna. Gabreelle crut voir des larmes dans ses yeux.
« - Dors à présent. La diseuse de bonaventure t’expliquera. »



(3) : Lunargent est la traduction de « Moonsilver ». « Argent de Lune » et « Argent Lunaire » ne me plaisaient pas et je ne voulais pas garder trop de termes anglophones.
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MessageSujet: Re: [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur   [Fan Fic – Les Exaltés] La Pierre de Cœur Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:30

Interlude

Son repos était total. La torture avait enfin cessé. Il n’y avait plus rien. Le noir. Le Néant. La plénitude. Elle ne savait pas bien. Mais il y avait une chose dont elle était sûre : elle se sentait bien.
« - Et bientôt tu te sentira mieux encore. »
La voix raisonnait à l’intérieur d’elle-même. Elle raisonnait autour d’elle, qui flottait dans le néant. Etait-ce un rêve ?
« - Non ma chère ce n’est pas un rêve. »
« - Qui… Qui êtes-vous ?! Où êtes-vous ?! »
« - Cela n’a pas d’importance, ma chère. L’important ici c’est de parler de toi. »
« - Laissez-moi ! »
« - Allons, je suis venu te donner le choix. »
« - Quel choix ?! Je ne comprends pas… »
« - Le choix que personne n’a jamais eu. Je peux tout te donner. Je peux… t’éveiller. »
« - M’éveiller ? »
« - Je peux te donner la puissance, la force, le pouvoir. Tout ce qui devrait être tiens. »
« - De quoi parlez-vous ?! »
« - Tu sais de quoi je parles, ma belle enfant. Tu es une élue et je t’ai choisie. »
La voix se tut. Un long silence retentit. Puis elle parla :
« - De quoi s’agit-il ? Expliquez-moi ! »
« - Je reviendrais bientôt, et tu devras choisir. A bientôt ma chère enfant. »
Le silence reprit. La paix ne revint pas.
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